Qu’apporte Montpellier Danse aux artistes ?
Au Festival dernier, Angelin Preljocaj a dit une chose qui m’a beaucoup touché : « la confiance engendre l’audace ». L’avantage de faire 39 éditions c’est qu’on a le temps de rencontrer les artistes depuis tant d’années, de suivre leur travail, de discuter avec eux, de leur faire des propositions, d’être à l’écoute de leurs propositions et de leur faire entièrement confiance. Je n’interviens jamais sur rien, je ne leur demande pas ce qu’il y a dans leur projet. Par contre, je me pose toujours la question suivante : aujourd’hui, quels sont les artistes importants qu’il faut absolument soutenir ? Ce n’est pas sans rentrer en résonnance avec le travail de la Fondation BNP Paribas car c’est justement à ce moment-là qu’il faut intervenir. C’est-à-dire auprès d’artistes qui ont besoin à un moment qu’on les soutienne pour qu’ils puissent réaliser.
Quel regard portez-vous sur le temps de la création ?
Il faut du temps pour réaliser des choses. Nous vivons dans des temps quelque fois médiatiques, commerciaux ou industriels qui ne sont pas les temps de l’art, de la culture, des relations avec la population qui s’inscrivent dans la durée. C’est un peu comme un couple, c’est seulement quand a vécu de nombreuses décennies ensemble que là, sans doute, l’amour se développe encore le mieux.
Quelques mots à propos des résidences artistiques que nous soutenons ?
Elles me donnent l’impression de protéger les artistes, je crois que c’est ce qui m’importe le plus. C’était le cas avec Dominique Bagouet. Protéger les artistes c’est important parce que ce sont des personnes fragiles qui vivent souvent le monde d’une manière douloureuse. Le fait que nous puissions les protéger pour leur permettre de travailler et d’aller plus loin, d’assumer d’une certaine façon leur terreur et de développer leur imaginaire c’est finalement une des choses que nous avons à faire quand nous occupons nos fonctions.