La danse contemporaine n’a de cesse de bousculer nos codes de références autour du corps « idéal », en nous interrogeant sur les visions académiques du « beau » et les représentations esthétiques dominantes. Elle instaure de « nouveaux » référents poétiques et des rituels d’effervescence esthétique. La danse contemporaine est un langage commun où les danses intimes circulent et s’enrichissent mutuellement. Libérée des carcans culturels, elle devient ouvre-tête, ouvre-corps. Que se passerait-il si dès le plus jeune âge, nous apprenions à bouger ensemble en écoutant les déplacements des autres pour affirmer et adapter les siens ? Il faut apprendre le corps de l’autre. Gageons que les artistes ont tiré expérience de ces moments de vie confinée, de cette solitude, de cette proximité à la maladie et à la mort imposée, de ces angoisses et intimités partagées à domicile, de cette éloge à la lenteur de plusieurs mois, de cette expérience à la foi collective et individuelle de la recherche de sens, de ce recul forcé sur le cours habituel de nos vies, sur cette remise en question de nos repères et autres certitudes.
Le Festival Montpellier Danse, comme tous les grands événements culturels de la région de Montpellier, a dû être reporté pendant cette crise sanitaire qui frappe encore le monde entier. La Culture nous rapproche, nous aide à tenir la tête haute, à vivre tout simplement. Elle est synonyme de liberté. À l’Agora cité internationale de la danse, depuis mi-juin, les artistes ont repris le chemin des studios et finalisent leurs spectacles que nous allons savourer à la rentrée.
Nous sommes heureux que l’équipe de Montpellier Danse ait réussi à reporter la plupart des spectacles du 40e Festival à l’automne. Toute l’équipe est au travail pour que cette rencontre magique entre les artistes, les œuvres et le public puisse se produire dans les meilleures conditions possibles. Ainsi, pourra-t-on retrouver la plupart des créations tant attendues cet été comme celles d’Emanuel Gat, Anne Teresa De Keersmaeker, Sharon Eyal, Arkadi Zaides, Michèle Murray, Robyn Orlin… et nous finirons en beauté cette année 2020 avec Folia de Mourad Merzouki entre le 25 et le 28 décembre au Corum. Aux spectacles du festival reporté s’ajoutent ceux de la saison de novembre à mars.
La vie reprend son cours. Nous ne sommes sûrs de rien mais faisons le choix d’aller de l’avant, nous prenons le parti du vivant, du spectacle vivant dont la danse est une des plus belles illustrations. Avec la programmation de Montpellier Danse, c’est une leçon de vie et d’espoir qui nous est donnée. Pour nous émouvoir, nous réjouir, nous bousculer, nous enrichir de nouvelles sensations, élargir nos horizons et nous faire danser.