Remarquable à la fois par sa graphie, sa sonorité et sa force signifiante, ALGERIA ALEGRIA, titre de la nouvelle création de David Wampach, frappe comme une évidence. S’y inscrit d’abord l’empreinte de ce pays, l’Algérie, auquel le chorégraphe est rattaché par une partie de sa famille et dont il entreprend ici de se rapprocher. Pour autant, son projet ne consiste pas en une quête autobiographique. « Je préfère aller creuser dans l’inconnu, me nourrir de rencontres et de recherches sur des rituels de danse au Maghreb », explique David Wampach. Simple postulat de départ, l’Algérie l’amène à tendre vers un horizon beaucoup plus large au présent, le duo étant interprété avec la chanteuse et performeuse Dalila Khatir, proche collaboratrice depuis plusieurs années. Au plateau se développe ainsi un échange entre un homme et une femme qui sont d’âges différents, ne se ressemblent pas du tout physiquement mais ont en commun des origines algériennes. Tous deux se partagent l’espace scénique au centre duquel se dresse une table de taille imposante et aux pieds massifs. Très mobiles, d’une tonique inventivité, ils s’expriment avant tout à travers leurs états de corps. Leurs voix surgissent parfois aussi, se mêlant à un flux musical obsédant. De ce drôle de cérémonial païen, ludique autant que fiévreux, émane une joie (« alegria » en espagnol) de plus en plus intense, qui se communique imparablement au public. Jérôme Provençal
dans le cadre du 27e Festival Uzès Danse
Organisé par la Maison, CDCN d’Uzès
Renseignements et réservation : 04 66 03 15 39
lamaison-cdcn.fr
5€ à 10€
Carte agoraDavid Wampach développe une démarche personnelle, emprunte d’influences théâtrales et plastiques, qu’il inscrit dans l’Association Achles. Il cosigne le duo D ES R A (2003) avec Pierre Mourles, avant de créer le solo CIRCONSCRIT (2004), puis BASCULE (2005), trio hypnotique et radical rythmé par une musique métronomique. Suivent QUATORZE (2007) et son univers déréglé, AUTO (2008), BATTERIE (2008), et BATTEMENT (2009). Il crée deux nouvelles pièces en 2011 : CASSETTE, une version contemporaine du ballet classique Casse-noisette, et SACRE, relecture du Sacre du printemps. Cette même année, il est lauréat de la Villa Kujoyama à Kyoto, où il séjourne pendant 6 mois. En 2012 et 2013, il poursuit son travail autour des rituels et de la transe, en réalisant son premier court- métrage, RITE, un prolongement de la pièce SACRE, et crée le solo TOUR, dans lequel il dessine un être primal, envahi par le rythme de son flux respiratoire. En 2014, il crée le duo VEINE, en collaboration avec Tamar Shelef et Aina Alegre, à l’occasion du festival des arts de la rue Cratère Surfaces, organisé par Le Cratère, scène nationale d’Alès, dont il est artiste associé de 2012 à 2016. La pièce URGE a été créée lors du Festival Montpellier Danse 2015. En 2016, il devient artiste associé à La Maison CDCN Uzès Gard Occitanie. Il créé en 2017 ENDO, un duo qui s’inspire de l’endotisme et de l’art action, et dans lequel il retrouve sur scène Tamar Shelef, qui a collaboré depuis 10 ans sur les projets de l’association achles. En 2019, il propose BEREZINA, pièce créée et interprétée par 6 danseurs. Parallèlement, David Wampach est régulièrement sollicité pour intervenir dans des formations, comme ex.e.r.ce au Centre chorégraphique national de Montpellier, EMFOCO et REVUELO à Concepcion au Chili, Camping / CN D à Pantin, ou encore danceWEB, dans le cadre du festival ImPulsTanz à Vienne. Depuis 2021 il développe un projet de territoire et de résidences à la Grand’Combe dans les Cévennes.