Ballet de l’Opéra de Lyon
Jiří Kylián
Avant Demain
Wings of Wax / 14.20 / Gods and Dogs
—
Si Kylián a officiellement renoncé à la création chorégraphique, son œuvre continue à être dansée par de prestigieuses compagnies dans le monde. Parmi celles-ci, le Ballet de l’Opéra de Lyon occupe une place privilégiée. Wings of Wax (Ailes de cire) reste une des pièces les plus énigmatiques du chorégraphe tchèque. La passion autant que la vulnérabilité de l’artiste, amplifiées et magnifiées par la danse, sont exprimées à travers une polyphonie de mouvements qui se fondent en une seule matière organique où tout s’enchaine naturellement. […]. Avec Gods and Dogs, l’atmosphère se fait plus inquiétante. Dans une suite de duos émouvants, huit danseurs alternent une gestuelle fluide avec des mouvements saccadés tandis que les sons grinçants d’une musique électronique viennent troubler les accents romantiques de Beethoven. Sonia Schoonejans
Le Ballet de l’Opéra de Lyon est une compagnie de formation classique tournée vers la danse contemporaine. Les danseurs sont entraînés à différentes techniques. Depuis plus de vingt ans, la compagnie s’est constituée un répertoire de plus de 100 pièces dont la moitié sont des créations mondiales, en faisant appel à des chorégraphes privilégiant le langage, le faisant évoluer, inventant son environnement et sa mise en espace : les postmodern américains (Merce Cunningham, Trisha Brown, Lucinda Childs), les écrivains du mouvement (Jiří Kylián, William Forsythe, Anne Teresa De Keersmaeker) et les explorateurs de territoires nouveaux (Philippe Decouflé, Tânia Carvalho, Emanuel Gat), ainsi que les représentants de la « jeune danse française » (Jérôme Bel, Alain Buffard, François Chaignaud et Cécilia Bengolea). Un pas vers le futur, englobant d’autres tendances ouvertes à la théâtralité, comme la relecture décapante de quelques œuvres de référence (Cendrillon revue par Maguy Marin).
Fasciné très tôt par le cirque, Jiří Kylián commence, enfant, par faire de l’acrobatie, avant d’entrer à 9 ans à l’école de danse du Théâtre national de Prague. Six ans plus tard, il est admis au Conservatoire de la ville, puis il obtient en 1967 une bourse pour étudier à la Royal Ballet School de Londres. Il y rencontre une figure marquante, le chorégraphe John Cranko, qui l’engage au sein du ballet de Stuttgart. Il quitte l’Allemagne en 1975 pour devenir co-directeur artistique du Nederlands Dans Theater (NDT) à La Haye. En 1978, après le succès de son ballet Sinfonietta, il est nommé directeur artistique du NDT. La Symphonie de Psaumes, sa deuxième grande oeuvre de cette période, va marquer la compagnie et asseoir sa renommée internationale. Vers le milieu des années 1980, son style se fait plus abstrait, comme en témoignent les ballets de la série Black and White. Sa rencontre avec les aborigènes d’Australie marquera sa conception de la danse, dans laquelle il voit une pierre angulaire de la structure sociale et une composante clé du patrimoine artistique de l’humanité. Pour le 35e anniversaire du NDT en 1994, il crée Arcimboldo, un ballet réunissant les trois compagnies du NDT, une structure unique en son genre qui embrasse toutes les phases de la carrière d’un danseur, de 17 à 70 ans. Jiří Kylián quitte en 1999 ses fonctions de directeur artistique du NDT, mais demeure le chorégraphe résident de la troupe.