Suite aux annonces des autorités dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de Covid-19,
les bureaux de Montpellier Danse sont fermés au public jusqu’à nouvel ordre.
Les spectacles prévus au mois de février sont annulés.
Israel Galván
Sylvie Courvoisier & Cory Smythe
La Consagración de la Primavera
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Spectacle accueilli avec l’Opéra Orchestre national Montpellier Occitainie
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Il fallait s’y attendre. Comment imaginer qu’Israel Galván puisse ne pas se confronter un jour à l’une des compositions musicales les plus novatrices et scandaleuses du XXe siècle ?
Avec la Consagración de la Primavera, il se jette dans l’arène et s’attaque sans complexe au Sacre du Printemps, le chef-d’œuvre de Stravinsky. Entouré des pianistes virtuoses Sylvie Courvoisier et Cory Smythe qui interprètent la partition à quatre mains, chacun derrière son propre Steinway D grande queue, Israel Galván donne son corps tout entier, « son instrument percussif », à l’œuvre de Stravinsky. Mais les artistes vont plus loin et imaginent un prolongement de la partition du maître. Sylvie Courvoisier et Israel Galván déposent au pied du monument Stravinsky une nouvelle œuvre Spectro. « En conservant les rythmiques du Sacre, en jouant avec une infinie lenteur, on s’aperçoit que les harmonies deviennent tout autres. » Pendant plus d’une heure, le corps affuté, il enchaîne les zapateos ne dissimulant pas les risques encourus : un strapping assumé lui protège le genou, une fréquence cardiaque infernale et un effort jusqu’à l’épuisement. Israel Galván fait don de son corps dansant dans un dialogue constant avec les deux musiciens qui passe de la douceur à la force et de l’entente cordiale à l’affrontement. Il n’oublie pas que Le Sacre du Printemps a été composé pour la danse de Nijinsky et que tour à tour, les chorégraphes de tous univers s’en sont emparés, de Maurice Béjart à Pina Bausch en passant par Angelin Preljocaj… Alors qu’il se drape d’une longue jupe on pense aux légendes du flamenco, au détour d’un geste, c’est aux marionnettes russes qu’il fait référence. Mais ce Sacre est bel et bien le sien : il implore, l’incarne, n’en fait qu’une bouchée qu’il nous livre sur le plateau de l’Opéra Comédie. nb
Fils des danseurs José Galván et Eugenia de los Reyes, Israel Galván, né en 1973 à Séville, grandit dans l’atmosphère, des tablaos, des académies de danse flamenco et des fêtes. En 1994, il intègre la Compañía Andaluza de Danza de Mario Maya. En 1998, il crée son premier spectacle, ¡Mira! / Los zapatos rojos, immédiatement salué par la critique spécialisée. Suivent notamment La Metamorfosis (2000), Arena (2004), La Edad de oro (2005), El Final de este estado de cosas (2009), La Curva (2010), Lo Real/Le Réel/The Real (2012), FLA.CO.MEN (2013). Il se forge une stature internationale grâce à des créations audacieuses nées d’une parfaite maîtrise de la culture chorégraphique flamenca, composées à partir de ses états intérieurs. Ouvert à toutes les audaces stylistiques, le chorégraphe alterne formes intimistes, grands spectacles et collaborations avec des artistes contemporains tels que Enrique Morente, Pat Metheny, Sylvie Courvoisier et Akram Khan (TOROBAKA, 2015). En 2016, il est promu Officier dans l’Ordre des Arts et des Lettres.